Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/22

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J’ai aussi préféré la reproduction des variantes qui m’ont paru curieuses à la fusion de plusieurs versions en une seule, plus complète et plus harmonieuse, au point de vue littéraire.

Pour ce qui est des commentaires et des rapprochements, j’ai pensé qu’il convenait de ne pas leur donner trop d’extension et de s’en tenir d’ordinaire aux publications françaises, et plus spécialement à celles qui concernent la Bretagne, Si j’avais essayé de relever toutes les ressemblances avec les traditions analogues des autres nations, ou du moins celles qui me sont connues, comme M. Emmanuel Cosquin, par exemple, l’a fait avec tant de science, pour ses contes lorrains, je risquais, tout en restant incomplet, de dépasser de beaucoup les limites où je voulais me renfermer, et de voir l’accessoire empiéter sur le principal et le reléguer au second plan. C’est là, du reste, le rôle de la critique savante, et non le nôtre.

On remarquera peut-être que le nom de Marguerite Philippe, de Pluzunet (Côtes-du-Nord), revient souvent au bas des morceaux qui composent ces deux volumes, comme on le reverra fréquemment encore dans ceux qui les suivront. C’était, en effet, ma conteuse ordinaire, et je lui ai de grandes obligations, que je me plais à reconnaître ici. Cette pauvre fille est parfaitement illettrée. Elle ne sait ni lire ni écrire et ne connaît pas un mot de français. Et, à ce propos, je ferai cette remarque, que c’est toujours dans les