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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/225

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— À la bonne heure, celle-ci est bonne.

Et il la mit dans sa poche. Puis il demanda à son ancien seigneur :

— Dites-moi encore, avant que je m’en aille, à qui est destiné le fauteuil vide que je vois là, à votre droite, et où l’on ne doit pas avoir froid, il me semble ?

— Ce siège est destiné au brigand qui vous a envoyé ici, et il doit venir l’occuper, sans tarder.

Son ancien seigneur lui dit encore :

— Vous allez retourner sur la terre et voir mon fils. Racontez-lui tout ce que vous avez vu ici, et dites-lui qu’il est grand temps qu’il change de vie ; autrement, il viendra augmenter le nombre des malheureux qui habitent dans ces tristes lieux. Mais, comme il ne vous croirait sans doute pas, voici une lettre que vous lui donnerez et qui contient mes recommandations. Vous pouvez vous en aller, à présent ; vous serez reconduit sain et sauf jusqu’à l’entrée de la caverne.

Les deux mêmes diables qui l’avaient amené le reconduisirent à l’endroit où ils l’avaient pris, et il se hâta de se rendre auprès du brigand, ayant sur lui sa quittance bien en règle, et de plus la lettre de son ancien seigneur à son fils.

Quand le brigand le vit revenir, il s’empressa de lui demander :

— Eh bien ! as-tu ta quittance ?