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dit dans le pays, et l’on accourait de tous les côtés à son ermitage pour le voir mourir.

Un vieux brigand, qui avait commis tous les crimes possibles, fit comme tout le monde, tant il avait foi dans la parole du vieil ermite. Il avait si grand-peur d’arriver trop tard, et il se pressait tant, qu’il se cassa le cou en passant une barrière.

— C’est bien fait ! Que son âme s’en aille au diable ! disaient ceux qui passaient par là, en se rendant à l’ermitage. Et personne n’avait pitié de lui, ni ne songeait à dire une prière pour son âme.

L’ermite mourut, et tout le monde crut qu’il était devenu saint, dans le paradis. Mais voilà que, quelques jours après, il revint et demanda que l’on priât pour lui, car son âme était retenue dans les feux du purgatoire.

L’âme du brigand, au contraire, était allée tout droit au paradis, parce que sa foi était vive et son repentir sincère.

Ceci prouve, chrétiens, que l’orgueil est un vilain péché, très-désagréable à Dieu, et que la foi et le repentir obtiennent toujours grâce auprès de lui.

Cf. une légende basque de Webster, la Sainte orpheline.