— Eh bien ! si vous le voulez bien, je serai le parrain de votre enfant.
— Je ne demande pas mieux, mon bon seigneur.
— Retournez à la maison, alors, et trouvez-vous demain avec l’enfant et la marraine dans l’église de votre paroisse ; je serai là à vous attendre.
— Merci, et la bénédiction de Dieu soit sur vous, mon bon seigneur.
Et le sabotier retourna à sa hutte, satisfait de sa rencontre.
Cet homme-là était le chef d’une bande de brigands, qui habitaient le bois et qui faisaient beaucoup de mal dans tout le pays ; mais il ne le connaissait pas.
Quand le sabotier rentra chez lui, sa femme lui demanda :
— Eh bien ! mon homme, avez-vous trouvé un parrain ?
— Oui, femme, j’en ai trouvé un.
— Comment, le seigneur daigne donc nous nommer aussi un enfant ?
— Je ne suis pas allé jusqu’au château, femme ; j’ai rencontré en mon chemin un homme bien mis, qui s’est offert de lui-même pour être le parrain de notre enfant.
— Et vous ne connaissez pas cet homme-là ?
— Non sûrement, je ne le connais pas.