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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/241

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— Et vous l’avez accepté pour aider à faire un chrétien de notre enfant ? Et si c’est un méchant, mon pauvre homme, un brigand peut-être ?

— Je ne le crois pas, femme ; je croirais plutôt qu’il nous a été envoyé par Dieu.

— Je désire que ce soit vrai, mon Dieu !

Le lendemain, le père se rendit à l’église avec l’enfant et la marraine. Le parrain les attendait dans le cimetière. L’enfant fut baptisé et nommé François, et tout se passa pour le mieux. Au sortir de l’église, le parrain donna une poignée de pièces d’or au sabotier et lui dit qu’il irait voir son filleul dans un mois. Puis il s’en alla seul de son côté.

Le sabotier acheta au bourg du pain blanc, de la viande et du vin, et l’on fit, ce jour-là, dans sa hutte un dîner comme il n’y en avait eu depuis longtemps.

L’enfant mourut huit jours après, et il alla tout droit au paradis. Arrivé près de la porte, il s’y assit. Saint Pierre le vit et lui dit :

— Entrez, mon joli petit ange.

— Je n’entrerai pas, répondit l’enfant, si mon parrain ne vient pas avec moi.

— Qui est ton parrain, mon petit ami ?

Et l’enfant dit qui était son parrain.

— Hélas, mon petit ange, reprit saint Pierre, ton parrain est un méchant homme, un chef de