Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/248

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aussi nombreux et aussi serrés qu’une fourmilière, montaient aussi, et au moment d’atteindre le sommet, ils roulaient jusqu’au bas, ayant chacun à la main une poignée d’herbe arrachée. Puis aussitôt ils se remettaient à monter, et roulaient encore de nouveau, et aucun d’eux ne pouvait mettre le pied sur le sommet de la montagne. Cela étonnait fort le jeune pâtre, et il se disait :

— Que signifie donc ceci ? Est-ce que je vais rouler aussi jusqu’en bas, comme ces pauvres enfants, au moment d’atteindre le but ?

Avec beaucoup de peine, il parvint jusqu’au sommet de la montagne, et, comme il était fatigué et qu’il n’en pouvait plus, il s’assit, pour se reposer un peu, sur le gazon fleuri. Il sentit aussitôt ses forces renaître, comme par enchantement, et il se remit à marcher. Il vit bientôt un beau château tout resplendissant de lumière, au milieu d’une grande prairie pleine de belles fleurs parfumées et de jolis oiseaux, qui chantaient gaîment. Une haute muraille d’argent l’entourait. Dans cette muraille, il y avait une porte avec un marteau. Il frappa sur la porte avec le marteau, et elle s’ouvrit, et un grand vieillard à barbe longue et blanche lui demanda :

— Que demandez-vous, mon enfant ?

— Le bon Dieu, s’il vous plaît.

— Que lui voulez-vous, mon enfant ?