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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/247

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troupeau. L’enfant était plein de courage. Il entra sans hésiter dans le chemin étroit et montant, plein de ronces, d’épines et de reptiles hideux et venimeux. Ses pieds et ses jambes furent bientôt tout en sang. Les reptiles sifflaient, menaçants, et sautillaient des deux côtés du chemin ; et derrière lui il entendait un bruit épouvantable, comme si la mer en fureur était sur ses talons, près de l’engloutir. Malgré tout cela, il avançait toujours, sans détourner la tête. Mais, hélas ! les forces commençaient à lui manquer, et il allait tomber à terre, quand, heureusement, il posa la main sur la clôture de pierre et la franchit avec beaucoup de peine. Quand il fut de l’autre côté, il jeta un regard derrière lui et vit le chemin rempli de feu et de démons, et de toutes sortes de monstres horribles, menaçants et grinçant des dents.

Il poursuivit sa route et, un moment après, il se trouva au pied de la montagne dont lui avait parlé le vieillard. Mais, hélas ! les ronces et les épines étaient si nombreuses et si pressées en cet endroit qu’il se dit avec désespoir :

— Jamais je ne pourrai passer par là ! J’essaierai pourtant, dussé-je y mourir !

Il réussit à passer, malgré tout. Mais il n’avait plus que quelques lambeaux de vêtements sur le corps ; il était presque nu. Il commença néanmoins de gravir la montagne. Des petits enfants,