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VIII


celui qui alla porter une lettre au paradis.


(DEUXIÈME VERSION).



Il y avait une fois un vieux seigneur riche et qui avait perdu sa femme, ses enfants et tous ses parents. Comme il était resté seul, il voulut voyager, pour essayer de se distraire de sa douleur. — J’emmènerai avec moi, se dit-il, un domestique, pour me tenir société, et je prendrai un enfant de douze à quinze ans, pauvre et sans parents, comme moi-même.

Il alla se promener sur une grande route et ne tarda pas à rencontrer un garçon d’une quinzaine d’années, tout déguenillé et à l’air misérable.

— Où vas-tu comme cela, mon garçon ? lui demanda-t-il.

— Chercher mon dîner, répondit l’enfant.

— Sais-tu lire ?

— Non.

— Et soutenir un mensonge ?

— Oh ! oui, cela tant que vous voudrez.