Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/271

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nera l’explication de toutes les choses extraordinaires que tu as vues dans ton voyage.

Joll fit ses adieux au vieil ermite et se remit en route, suivant la boule, qui roulait devant lui.

Il arrive à l’autre vieillard, qui était dans son jardin, parmi ses fleurs, et assis sous un pommier.

— Salut, mon père, lui dit-il.

— C’est donc toi, mon fils ? As-tu réussi dans ton voyage ?

— J’ai réussi, mon père, grâce à Dieu et à vos bons conseils. Mais donnez-moi, à présent, je vous prie, l’explication des choses extraordinaires que j’ai vues.

— Oui, mon fils, je vais t’expliquer tout ce qui t’a étonné, comme je te l’ai promis. Qu’as-tu vu d’abord, en allant, après avoir quitté mon frère ?

— J’ai d’abord vu des vaches et des bœufs gras et luisants, dans un lieu où il n’y avait que du sable aride et brûlant, et pas un brin d’herbe.

— Eh bien ! mon fils, ces vaches et ces bœufs gras, dans un lieu si désolé, représentent les pauvres, qui sont contents de leur sort sur la terre.

— Et les vaches et les bœufs maigres que j’ai vus, plus loin, dans un lieu où l’herbe était grasse et abondante, et qui se battaient constamment ?