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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/272

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— Ce sont là les riches, mon fils, que rien ne peut contenter et qui se font toujours la guerre pour posséder davantage.

— Et ceux que j’ai vus ensuite, dans une belle avenue, festoyant et dansant, et chantant gaiment ?

— Ce sont des démons, mon fils, qui voulaient, par l’attrait des plaisirs, te détourner de la bonne voie et te perdre comme eux.

— Et le sentier étroit, pierreux, ardu, rempli de ronces et d’épines, et où j’ai eu tant de mal ?

— C’est là le chemin du paradis.

— Et la barrique de feu qui m’a fait si grande peur ?

— C’étaient encore des démons essayant de te faire revenir sur tes pas.

— Et la haie d’épines, si fournie, où j’ai laissé mes vêtements et déchiré tout mon corps, et la douve remplie de ronces et d’orties, où je me suis évanoui ?

— Le purgatoire, mon fils. Les ronces, les épines et les orties qui t’ont piqué et brûlé, et que tu as arrosées de ton sang, sont autant d’âmes en peine que tu as délivrées et qui, en ce moment, prient pour toi dans le paradis, où tu iras bientôt les rejoindre, car tu as fait ton purgatoire.

— Et le beau jardin rempli de belles fleurs parfumées et de beaux oiseaux chantants, avec la