Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/284

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— Voilà un troupeau de moutons que vous aurez à garder, tous les jours, jusqu’au coucher du soleil, et, au bout de l’année, si je suis content de vous, vous recevrez cent écus.

— Cela me convient, répondit François ; ce n’est pas là une besogne bien difficile.

— Je dois vous dire encore, reprit le vieillard, que vous ne devez jamais mentir, car, au premier mensonge, je vous renverrais, sans le sou.

— C’est entendu, maître ; mais où faut-il conduire les moutons ?

— Vous n’avez qu’à les laisser marcher devant vous et à les suivre ; ils savent bien où ils doivent aller. Quand ils s’arrêteront, vous vous arrêterez aussi, et, au coucher du soleil, vous les ramènerez.

— C’est bien, maître, je ferai exactement comme vous dites, car je désire vous contenter.

Et les moutons sortirent alors de la cour, un grand bélier à la tête du troupeau, et François les suivant. Ils passèrent, tôt après, auprès d’une fontaine. Les moutons continuèrent de marcher, sans y faire attention. François, en voyant l’eau limpide et claire, se dit :

— Voilà de l’eau qui doit être bien bonne ! Il faut que j’en boive, pour voir.

Et il en but, dans le creux de sa main, et la trouva, en effet, délicieuse. Puis il se remit à suivre ses moutons, qui allaient toujours. Peu