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après, ils passèrent auprès d’une autre fontaine remplie de lait. Les moutons continuèrent de marcher, sans s’arrêter. Mais François s’arrêta, tout étonné, et s’écria :

— Tiens, une fontaine de lait ! Jamais je n’avais vu pareille chose ; il faut que j’en boive.

Et il en but, et puis il suivit encore son troupeau. Ils arrivèrent alors à une troisième fontaine, qui était de vin rouge. Les moutons continuèrent leur marche. Mais François s’arrêta encore et but à la fontaine de vin rouge, comme aux deux autres, et il en but tant même, qu’il se trouva ivre et s’endormit sur le gazon, auprès. Quand il se réveilla, le soleil se couchait, et il vit les moutons qui rentraient. Il ne savait où ils avaient été, et il les suivit encore. Quand il arriva dans la cour du château, le vieillard, qui l’attendait, lui dit :

— Vous voilà de retour ?

— Oui, maître, comme vous me l’aviez recommandé, au coucher du soleil.

— C’est bien ! et qu’avez-vous vu d’extraordinaire ?

— Ma foi, j’ai vu d’abord une fontaine dont l’eau était bien limpide et bien claire.

— Et vous en avez bu ?

— Oui, j’en ai bu ; j’avais soif.

— Qu’avez-vous vu ensuite ?