Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/299

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et peut-être vous donnera-t-il l’absolution. Voici une lettre pour lui.

Le marquis prit la lettre et se mit en route vers l’habitation du saint ermite.

— Bonjour, mon père ermite, lui dit-il en arrivant à l’ermitage.

— Bonjour, mon fils ; que puis-je faire pour vous ?

— Voici une lettre de la main de votre frère, notre Saint-Père le Pape, de Rome, qui m’envoie vers vous.

L’ermite prit la lettre, et après l’avoir lue :

— Vous avez commis un grand crime, mon pauvre homme, un crime effroyable !

— Hélas ! oui, mon père.

— N’importe, il ne faut jamais désespérer. Allez trouver le recteur du bourg le plus voisin ; confessez-vous à lui, et avouez tout, excepté votre plus grand péché, et il vous donnera l’absolution. Quand vous irez communier, n’avalez pas la sainte hostie, mais retirez-la de votre bouche, quand personne ne vous observera, et apportez-moi-la vite, dans votre mouchoir.

Il alla donc se confesser au recteur du bourg le plus voisin ; il reçut l’absolution, s’agenouilla à la table sainte et apporta l’hostie à l’ermite. Celui-ci la reçut avec respect et vénération, et dit au marquis :