Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/307

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reste à la colombe blanche, alors mon âme sauvée s’envolera au paradis de Dieu !

Le combat dura longtemps, sur le mur du cimetière, entre le corbeau noir et la colombe blanche ; plus d’une fois le cercueil menaça de tomber du mauvais côté ; mais la colombe blanche était pleine de courage, et elle finit par l’emporter sur l’ennemi. L’âme du brigand était sauvée !

Le marquis de Tromelin, le cœur plein de joie, revint alors vers le vieil ermite.

— Eh bien ! mon fils, avez-vous réussi ? lui demanda celui-ci, dès qu’il l’aperçut.

— Oui, mon père, grâce à Dieu !

Et il lui raconta comment tout s’était passé.

— Que ma bénédiction et celle du Seigneur soient avec toi, puisque tu as sauvé l’âme de mon frère le brigand ! Va maintenant annoncer la bonne nouvelle à mon frère le Pape !

Et il fit ses adieux au saint ermite, et reprit la route de Rome.

Grande fut la joie du Saint-Père, en apprenant que le marquis avait réussi dans son redoutable voyage, et qu’il avait même sauvé l’âme de son frère le brigand. Il ouvrit alors la poitrine du marquis, en retira la sainte hostie et la lui donna ensuite à manger, et le bénit.

Le marquis reprit alors la route de son pays.