Aller au contenu

Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et son étonnement fut grand, vous pouvez m’en croire, d’y trouver un petit enfant nouvellement né et beau comme le jour. Il le descendit avec toutes les précautions possibles, et s’empressa de l’aller montrer à l’archevêque son maître, qui ne fut pas moins étonné.

— C’est Dieu, dit-il, qui me l’envoie. Je veux l’élever et l’instruire, comme s’il était mon propre fils.

Et on chercha dans les environs une bonne nourrice pour l’enfant, et on lui recommanda d’en avoir tous les soins possibles. Il venait à merveille, et le vieil archevêque en était tout heureux. Il allait le voir tous les jours chez la nourrice. Quand il eut cinq ans, il dit :

— À présent, l’enfant viendra demeurer avec moi, dans ma maison, pour que je m’occupe de son éducation et de son instruction.

La nourrice ne voulait pas s’en séparer, car elle l’aimait beaucoup ; mais force lui fut d’obéir.

L’enfant s’appelait Innocent. On l’avait nommé ainsi parce que le jardinier, en le présentant à l’archevêque, avait dit :

— Voici le pauvre innocent que j’ai trouvé dans un nid de pie, au sommet d’un des ormes du jardin.

— Innocent, en effet, répondit le prélat, et je veux que tel soit son nom.