Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/335

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— Auriez-vous, seigneur, la bonté de me verser un peu d’eau sur les mains ?

Et le roi s’empressa de verser l’eau.

Puis s’adressant à la reine :

— Et vous, madame, auriez-vous la complaisance de me donner cette serviette ?

Et la reine lui présenta la serviette avec empressement.

— Allons ! mon père et ma mère, dit alors le pape, la prédiction est accomplie ! Vous rappelez-vous que je vous dis qu’un jour viendrait où vous seriez bien heureux, vous, mon père, de me verser de l’eau pour me laver les mains, et vous, ma mère, de me présenter une serviette pour les essuyer? — Je suis votre fils, et je vous pardonne du fond de mon cœur !

Et ils se reconnurent alors et se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, en versant des larmes de joie et de bonheur. Et ils vécurent ensemble, le reste de leurs jours, et moururent comme des saints.

Puissions-nous faire comme eux, et aller un jour les rejoindre, là où ils sont ! — Amen (dit l’auditoire).

(Conté par Guillaume Garandel, tailleur, au Vieux-Marché, octobre 1869.)


Dans l’Histoire des Sept Sages de Rome, un jeune homme, nommé Alexandre, entendant le chant d’un rossignol, dit à son père que