Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’oiseau lui annonce par son chant qu’il deviendra tel maistre et si grand seigneur, que son père lui présentera humblement l’eau pour laver les mains, et que sa mère en révérence lui tiendra la serviette pour les essuyer. Le père furieux mène son fils à la mer et l’y jette ; mais l’enfant se sauve à la nage. Il rencontre un vaisseau dans lequel on le reçoit, et il se rend en Égypte. Là, ayant donné au roi l’interprétation du cri de deux corbeaux, il obtient en récompense la main de la princesse fille du roi, et monte sur le trône d’Égypte, après la mort de son beau-père. Il mande alors à la cour son père et sa mère, et sa prédiction s’accomplit.

Dans le roman français en prose des Sept Sages de Rome, publié par Le Roux de Lincy, le fils dit : « Il (les deux corneilles) dient que je monterai encore si hautement, et serai encore si hauz homs, que vous serez forment liez si je daignoie tant souffrir que vous me tenissiez mes manches, quand je devroie laver mes mains, et ma mère seroit moult liée, si elle osoit tenir la toaille où je essuieroie. »

Dans un conte basque de Webster, Basque Legends (p. 136), le fils entend chanter des oiseaux. Ils disent que pour l’heure il obéit à son père, mais qu’un temps viendrait où son père lui obéirait. Le père, qui est capitaine de vaisseau, enferme son fils dans un tonneau et le jette à la mer. Le tonneau est poussé à terre, et le jeune homme est recueilli par un roi dont il épouse la fille. Le capitaine de vaisseau devient plus tard domestique auprès de son fils, qu’il ne reconnaît pas.

Dans un second conte basque de Webster (p. 137), un jeune homme entend une voix, et il dit à sa mère qu’elle lui prédit qu’un père et une mère seraient les serviteurs de leur fils. Mais la voix avait parlé de lui et de ses propres parents. Sa mère en est persuadée. Elle ordonne à deux serviteurs de tuer en secret son fils et de lui rapporter son cœur. Les serviteurs lui laissent la vie sauve et rapportent à la mère le cœur d’un chien. Le fils se décide à aller à Rome et rencontre deux hommes avec lesquels il fait route. Un soir, ils sont descendus dans une auberge