Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de brigands. Le fils est averti par la voix, et il s’échappe avec ses deux compagnons. Le lendemain, ils sont reçus dans une maison seigneuriale où le jeune homme guérit une jeune fille malade depuis sept ans. Quand il arrive à Rome, les cloches sonnent d’elles-mêmes, et il est élu pape. Sur ces entrefaites, sa mère est tourmentée de remords. Elle raconte son forfait à son mari et fait avec lui le pèlerinage de Rome, pour se confesser au pape. La confession amène la scène de reconnaissance. La prédiction cependant ne s’est pas accomplie en entier. Les parents ne deviennent pas les serviteurs du fils. La tradition est évidemment altérée dans ce conte.

Comme ou le voit, cette version basque ressemble beaucoup à notre version bretonne.

M. Kœhler, dans ses commentaires de Mélusine (col. 384-386), cite encore un conte masure, dans M. Tœppen ; un conte mordvine, dans A. Ahlquist, et un conte téléoute, dans Radloff, dont la fable principale ressemble à celle de notre légende.

Pour l’épisode où le pape Innocent tue le fils du gentilhomme, pendant le voyage de Rome, parce que celui-ci et sa femme, depuis qu’ils ont cet enfant, ne pensent plus à Dieu, voir la légende de l’Ermite et l’Ange voyageant ensemble, dans notre second volume, p. 4.

L’épisode des voleurs cachés dans des mannequins se retrouve dans l’histoire d’Ali-Baba et des Quarante Voleurs, des Mille et une Nuits.