Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/345

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Le lendemain matin, le maître du château vint le voir, et il fut bien étonné de le retrouver en vie.

— Comment, tu vis donc encore ? lui dit-il.

— Mais oui, monseigneur, je vis encore, comme vous le voyez, et je n’ai même pas eu de mal.

— Et tu as passé toute la nuit ici ?

— J’ai passé toute la nuit ici.

— Et tu n’as rien vu d’extraordinaire ?

— Ah ! pour cela, si... J’ai eu affaire à de singuliers personnages ; mais rassurez-vous, car je vous en ai débarrassé pour toujours.

— Je ne puis te croire ; où est la preuve de ce que tu dis là ?

— Prenez ce parchemin, et voyez ce qui est marqué dessus.

Et il lui présenta le parchemin que les trois diables avaient signé de leur sang.

Le seigneur l’examina et s’écria avec une grande joie :

— Ah ! quel service tu m’as rendu ! Demande-moi tout ce que tu voudras, pour ta récompense, et je te l’accorderai. Veux-tu la main de ma fille ?

— Monseigneur, je n’ai pas mérité tant d’honneur, et je n’aspire pas si haut. Je suis maréchal-ferrant de mon état, comme l’était mon père, et si vous voulez me rendre heureux, faites-moi