Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/359

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— Moi n’est pas un nom ; comment t’appelles-tu ?

— Sans-Souci, monseigneur saint Pierre.

— Encore !... Mais je t’ai déjà dit que je ne t’ouvrirai pas : adresse-toi ailleurs.

— Mais, monseigneur saint Pierre, on ne veut m’ouvrir nulle part : laissez-moi entrer chez vous, je vous prie.

— Non, non ! tu n’entreras pas ici ; va-t’en, tu m’ennuies.

— Je vous en supplie, monseigneur saint Pierre, entr’ouvrez du moins votre porte un peu, si peu que vous voudrez, pour que je puisse jeter un coup d’œil par là et avoir une idée de ce que c’est que le paradis.

Le bon Dieu se trouvait en ce moment dans la loge du portier du paradis ; il était venu voir son vieil ami et causer avec lui, comme cela lui arrivait souvent. Il eut pitié du pauvre Sans-Souci, renvoyé de partout, et il dit à saint Pierre :

— Entr’ouvre un peu ta porte, Pierre, et laisse-le jeter un coup d’œil dans le paradis.

Et saint Pierre entr’ouvrit un peu la porte. Aussitôt Sans-Souci jeta son bonnet dans le paradis, aussi loin qu’il put. Puis il dit à saisit Pierre :

— Laissez-moi entrer, mon bon saint Pierre, je vous en prie.