— Tu n’entreras pas, et regarde bien, si tu veux, pendant que tu y es, car je vais refermer ma porte.
— Eh bien ! vous me laisserez du moins aller chercher mon bonnet ?
— Oui, car il est trop sale pour que je veuille y toucher ; mais dépêche-toi.
Et Sans-Souci entra, sans se le faire dire deux fois. Et il s’avança bien loin dans le paradis et se mit à courir.
— Arrêtez-le ! arrêtez-le ! criait saint Pierre.
Trois ou quatre anges coururent après lui pour l’arrêter. Mais Sans-Souci s’assit alors sur son bonnet et dit aux anges qui voulaient le faire sortir et à saint Pierre, qui était accouru, armé d’un bâton :
— Ne me touchez pas ! Je suis ici sur mon bien, et personne n’a le droit de m’en chasser.
Et comme saint Pierre le menaçait de son bâton :
— Ne me touchez pas, je vous le dis, saint Pierre.
Et se tournant vers notre Sauveur, qui regardait cette scène en souriant :
— N’est-ce pas, bon Dieu, vous qui êtes juste et qui connaissez les droits de chacun, n’est-ce pas que je suis dans mon droit, étant sur mon bien, et que ni saint Pierre ni personne n’a le droit de me chasser d’ici ?