Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/36

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se répand par terre. Et la servante de s’exclamer, et la maîtresse de gronder !

— À présent, mes braves gens, dit celle-ci aux trois voyageurs, vous pouvez aller ailleurs chercher des crêpes, car pour ici, il n’y en aura pas, aujourd’hui.

— Si ! si ! il y en aura, grâce à Dieu, répondit notre Sauveur.

Et, du bout de son bâton, il toucha les morceaux du baquet épars sur l’aire de la maison, et aussitôt ils se rejoignirent, et le baquet se réconstitua comme devant, avec la pâte dedans, et cela au grand étonnement des assistants.

La servante put alors faire ses crêpes, et nos trois voyageurs en mangèrent de bon appétit, puis ils se remirent en route. Mais, avant de partir, notre Sauveur dit à la servante : — Et rappelez-vous, ma fille, qu’il est toujours bon de dire : S’il plaît à Dieu[1].



  1. Les paysans bretons ont sans cesse cette phrase à la bouche, quand ils expriment un désir ou un espoir.