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III


le bon dieu, le sabotier
et la femme avare.


Le soir venu, comme ils ne trouvaient aucune bonne maison où ils pourraient loger, il leur fallut demander l’hospitalité pour la nuit dans la hutte d’un sabotier. Ils étaient bien pauvres là-dedans. Il n’y avait que deux lits, un pour le sabotier et sa femme, et l’autre pour les enfants, qui couchaient trois ensemble. On reçut pourtant les trois voyageurs le mieux qu’on put. Le repas fut on ne peut plus frugal ; mais ces braves gens partageaient de bon cœur le peu qu’ils avaient et regrettaient de ne pouvoir faire mieux. Des pommes de terre cuites à l’eau, puis du pain d’orge et des crêpes de sarrasin, ce fut tout le festin. Le sabotier et sa femme restèrent sur pied, et travaillèrent toute la nuit, afin de pouvoir céder leur lit à leurs hôtes. Ceux-ci étaient fatigués de la longue route qu’ils avaient faite, et ils se couchèrent tous les trois ensemble et dormirent bien.

Le lendemain matin, avant de se remettre en route, notre Sauveur dit à la femme du sabotier :