Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/364

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— Pourquoi ? Mais pour mille et mille raisons diverses.... Les uns, parce que vous les avez envoyés dans ce monde faibles, contrefaits ou maladifs, tandis que d’autres sont forts et pleins de santé, qui ne l’ont pas plus mérité que les premiers ; d’autres, et de fort honnêtes gens, comme j’en connais plus d’un, parce que, quoique travaillant continuellement et se donnant un mal de chien, vous les laissez toujours pauvres et misérables, tandis que leurs voisins, des fainéants, des hommes sans cœur, des bons à rien.... Non, tenez, vous ne serez pas le parrain de mon fils ; adieu !...

Et le bonhomme poursuivit sa route en grommelant.

Un peu plus loin, il rencontra un grand vieillard à longue barbe blanche.

— Où allez-vous ainsi, mon brave homme ? lui demanda le vieillard.

— Chercher un parrain pour mon fils nouveau-né.

— Je veux bien lui servir de parrain, si vous voulez ; cela vous va-t-il ?

— Oui, mais il faut vous dire avant que je veux que le parrain de mon fils soit un homme juste.

— Un homme juste ? Eh bien ! je le suis, je pense.