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Tous les médecins et les chirurgiens du royaume l’avaient visitée, sans pouvoir lui apporter aucun soulagement. On fit venir aussi Porpant, et on lui promit de l’or et de l’argent autant qu’il en pourrait porter, s’il guérissait la princesse.

— Cela commence bien ! se disait Porpant en lui-même, tant il se croyait sûr du succès.

Il examina les yeux de la princesse, comme s’il s’y connaissait, et dit ensuite avec une grande assurance :

— Ce n’est que cela ? et vos médecins et vos chirurgiens ne peuvent pas guérir un mal si léger ? Ah ! vraiment, ce sont des ânes ! Vous allez voir comme c’est facile.

Et il passa sa main droite sous sa chaussure, comme il l’avait vu faire à notre Sauveur, puis il en frotta les yeux de la princesse.

— Vous devez voir à présent ? lui dit-il alors.

— Non, je ne vois pas mieux, répondit-elle.

Et il passa de nouveau la main sous sa chaussure et frotta plus fortement les yeux de la princesse.

— Et à présent ? lui demanda-t-il encore.

— Hélas ! je ne vois pas mieux.

Et le voilà de repasser la main sous sa chaussure et de frotter encore les yeux de la princesse, et si rudement que, n’y pouvant tenir, elle criait :