Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je pense comme vous, dit saint Jean ; et vous, Pierre ?

— Moi, je ne dis rien, répondit saint Pierre.

Saint Philippe se hâta de faire une croix de bois, puis, montant sur le clocher, il la fixa au sommet.

Alors ils prièrent notre Sauveur de visiter la nouvelle chapelle et de vouloir bien la bénir. Jésus-Christ trouva tout très-bien, et leur témoigna son étonnement de voir ce qu’ils avaient fait en si peu de temps.

— Vous n’avez pas travaillé le dimanche ? leur demanda-t-il.

— Non, maître, nous n’avons pas travaillé le dimanche.

— Du tout, du tout ?

— Non, vraiment... si ce n’est pourtant la croix qui a été montée, ce matin, sur le sommet du clocher.

— Ah ! c’est assez ; je vous avais bien recommandé de ne faire aucun travail le dimanche ; à présent, il faudra mettre le feu à la chapelle.

— Comment ? maître, incendier notre chapelle, qui est si jolie, et qui nous a coûté tant de peine !…

— Oui, il faudra la brûler. Qui a fait la croix ?

— C’est moi, maître, répondit saint Philippe.

— Eh bien ! Philippe, alors, c’est aussi vous qui y mettrez le feu.