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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/92

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leur recherche, avec plusieurs officiers. Les soldats, après beaucoup de courses inutiles, dans différentes directions, finirent par arriver aussi au pont, et y rencontrant les ambassadeurs qui banquetaient et riaient, et chantaient, et ne songeaient pas au retour, ils se mirent à faire comme eux. Il fallait voir quels festins et quels ébats c’était alors ! Il y avait, à toute heure du jour comme de la nuit, des tables servies et couvertes des meilleurs mets, et des tonneaux de vin et de cidre défoncés, où chacun puisait à satiété. Puis des chants et des danses, car Jannig venait les voir souvent et les faisait danser, aux sons de sa flûte. Personne ne parlait de retourner sur ses pas ni de pousser plus loin. On se trouvait si bien là !

Il y avait longtemps que cela durait, lorsque le vieux roi, ne voyant revenir ni ses ambassadeurs ni ses officiers, et ne recevant aucune nouvelle d’eux, se décida à se mettre lui-même à leur recherche. Il partit donc seul avec son vieil archevêque. Ils arrivèrent aussi au pont, et, y trouvant leurs gens dans l’état que vous savez, tout leur fut alors expliqué, si ce n’est pourtant l’existence du pont lui-même. Jannig se trouvait là aussi, avec sa femme, quand les deux vieillards arrivèrent. Ils vinrent tous les deux au devant du roi, le saluèrent respectueusement, et Jannig lui dit :