Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/110

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— Je ne leur veux pas de mal, répondit-elle, et je leur pardonne, au nom de Dieu.

Mais son père ne fut pas de cet avis, et il les fit jeter toutes les deux dans une fournaise ardente.

Peu après, Déodié tomba gravement malade. Pendant sa maladie, elle lisait souvent le petit livre de sa mère et s’écriait :

— Ô Déodié, ma mère chérie, je voudrais vous revoir, avant de mourir !

Un jour, sa mère lui apparut enfin, belle et resplendissante de lumière, comme le soleil, et lui parla de la sorte :

— Oui, ma fille-bien aimée, tu as assez souffert sur la terre, et le moment est venu où tu dois en être récompensée. Viens avec moi.

Et sa mère se pencha sur elle, la prit dans ses bras et l’emporta au ciel.

(Conté par Anna Levren, servante, de Prat, Côtes-du-Nord, 1873.)


Il y a ici évidemment mélange d’une fable païenne avec une légende chrétienne.

L’épisode de Déodié reléguée dans un bois et que son petit chien, qui l’a suivie, empêche de mourir de faim, en lui apportant du pain et d’autres provisions, qu’il dérobe dans le château et sa marâtre, se retrouve dans plusieurs autres légendes, et particulièrement dans la Bonne Femme et la Méchante Femme, que l’on lira plus loin.