l’austérité de ses mœurs et la sainteté de sa vie.
— « Je vous salue, saint homme, mon frère en Dieu ; nous sommes proches voisins, et pourtant nous ne nous étions pas encore vus ;
« Mais maintenant, j’en suis certain, nous trouverons grand plaisir à nous revoir souvent et à nous entretenir ensemble. »
Le seigneur comte de Barcelone avait une jeune fille d’une grande beauté, et qui, vers le même temps, était possédée du démon.
On fit pour elle le pèlerinage de Monserrat ; des hommes savants la visitèrent, et conjurèrent le démon de sortir de son corps et de la quitter.
Tout fut inutile, et prières, oraisons, offrandes, exorcismes ne seraient jamais venus à bout de délivrer la pauvre jeune fille.
Cependant l’esprit malin parla par la bouche de la jeune fille, publiquement, devant tout le monde, et dans les tenues suivants :
— « L’ermite Jean Guérin, qui habite sur la montagne de Montserrat, est un saint homme aimé de Dieu, parce qu’il le sert fidèlement. »