Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/115

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garder sa fille auprès de lui une neuvaine, afin d’en éloigner toute mauvaise influence.

Le saint homme s’excusa et répondit au comte que son habitation était trop étroite et trop pauvre pour loger si noble compagnie.

— « Non pas, répondit le comte ; elle seule restera avec vous ; moi, je descendrai au bas de la montagne, pour attendre que la neuvaine soit accomplie. »

L’ermite commença par instruire la jeune fille dans des pratiques de dévotion et de sainteté ; mais sa beauté et ses bonnes manières allumèrent dans son cœur un feu terrible.

Le feu de la concupiscence le consume et ne lui laisse aucun repos. Il veut fuir ; mais il rencontre le faux ermite.

Il lui conte sa peine et son tourment ; il lui dit comment il s’éloignait, dans la crainte de succomber à la tentation.

— « Non pas, lui dit le faux ermite, il ne faut pas fuir ainsi sans combattre ; retournez sur vos pas, mon frère ; combattez, et vous triompherez des ruses de Satan.