Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/116

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« Saint Antoine, comme vous le savez, était un saint homme, un bon ermite ; or, il a été tenté souvent, et toujours il a résisté.

« Dans l’Écriture même il est dit que, si nous voulons être couronnés, il faut toujours combattre, quand l’esprit du mal vient nous tenter. »

Jean Guérin se laissa convaincre et retourna à son ermitage ; mais les regards de la jeune fille rallument en lui de nouveaux feux.

Une nuit, la tentation fut si forte qu’il ne put y résister ; il fut vaincu, et, malgré toute sa sainteté, il commit un grand péché.

Quand le péché fut consommé et sa passion assouvie, le repentir ne tarda pas à venir, et le remords tourmenta son cœur.

Il alla trouver le faux ermite et lui fit part de sa faiblesse et de sa chute, et des remords qui le tourmentaient. Il le pria de l’aider de ses conseils.

— « Malheureux ! lui dit le méchant ; si le comte apprend ceci, ta mort est certaine, et il te faudra quitter la terre.

« Écoute donc, et surtout obéis : tue bien vite