Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/160

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beaucoup de péchés. Il ne reçut pas l’absolution. Cela lui déplut, et il insista auprès de son confesseur, et assez malhonnêtement même, pour être absous, afin de pouvoir faire ses pâques, comme tout le monde.

— Changez de conduite, lui dit le prêtre, puis revenez me trouver, et je vous absoudrai.

— Je n’ai rien à changer à ma conduite, et, après tout, je me passerai bien de votre absolution, répliqua le jeune homme.

Et là-dessus, il sortit du confessionnal, en colère, et alla raconter à sa mère ce qui venait de se passer entre lui et le curé.

La dame, qui était riche et considérée dans le pays, fut très-peinée de ce qui arrivait à son fils, et ne pouvant supporter la honte de le voir seul exclu de la sainte table, le dimanche de Pâques, elle lui dit de se présenter avec les autres, comme s’il avait reçu l’absolution.

Et en effet, le moment venu, le jeune homme alla sans hésiter s’agenouiller contre les balustrades du chœur, et reçut le corps de Notre-Seigneur.

Mais aussitôt il tomba à la renverse sur les dalles de l’église, en poussant des cris épouvantables.

On le transporta hors de l’église, dans le porche, où il continua de se démener et de pousser