Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/272

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donc que vous eussiez dit vrai, et que je fusse auprès de ma femme et de mes enfants ! Permettez-moi de passer la nuit ici, sur la pierre du foyer, car je ne sais quoi me retient dans cette chaumière ; je sens mon sang qui s’échauffe et qui parle...

— Oui, avec plaisir, mon pauvre homme, répondit la mère ; vous paraissez si fatigué et si malheureux !

Et il passa la nuit dans la chaumière, la première nuit qu’il eût passée sous un toit depuis quatre ans !

Le lendemain matin, aussitôt le soleil levé, il dit :

— Il faut que je me remette en route. Et pourtant je quitte à regret cette chaumière et ces petits enfants si gentils, et qui m’ont appelé leur père, les pauvres innocents !

— N’allez pas plus loin, lui cria alors Jeanne, car ces enfants sont bien les vôtres, et moi je suis votre femme !

Et elle lui sauta au cou pour l’embrasser, et ils pleurèrent longtemps de joie et de bonheur de s’être retrouvés. Ils retournèrent alors, tous les quatre, à la maison, et il y eut un grand repas pour célébrer leur retour.

Cependant, la femme de Jean apprit que Jeanne vivait encore, et qu’elle était heureuse avec son