Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/287

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sur la grande lande, répondit-elle, et je regretterai ma belle fontaine avec mes pommiers et mes poiriers aux fruits si délicieux ; je voudrais les voir ici, dans le jardin du château.

En se levant de table, la société alla se promener dans le jardin, et grand fut l’étonnement de chacun d’y voir la fontaine de la grande lande, avec les deux pommiers et les deux poiriers, un à chaque coin du jardin, et toujours chargés de fruits ; et près de la fontaine se tenait une belle dame vêtue tout en blanc et brillante comme le soleil du bon Dieu. Et la belle dame monta au ciel devant toute la société, en souriant à Marguerite et en lui disant :

— Au revoir, au ciel, dans le palais de la sainte Trinité.

Tout le monde vit clairement, alors, que cette belle dame était la sainte Vierge elle-même[1].


(Conté par Anna Levrien, serrvante, de la commune
de Prat, 1872.)



  1. Il me semble que la sainte Vierge de ce conte devait être originairement une fée.