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pour la seconde fois, donné le jour à un petit chien.

La douleur du prince fut grande à cette nouvelle ; mais, comme la première fois, il se contenta de dire :

— Puisque c’est la volonté de Dieu !

Et il écrivit encore à sa femme, pour la rassurer et la consoler. Mais sa lettre fut interceptée par Jeanne et la sage-femme.

Le second enfant avait été recueilli par le même ermite, qui passait tous les matins sous les fenêtres du château.

— Ah ! s’écria-t-il, indigné, voilà donc les mœurs des habitants des palais !

Et il emporta la petite créature dans un pli de son manteau, la fit baptiser et la mit en nourrice, comme l’autre.

Lorsque la guerre fut terminée, le prince revint à Paris, et il revit sa femme avec la même joie que la première fois ; mais, quelques mois après, il lui fallut la quitter pour la troisième fois, car la guerre s’était rallumée, et il la laissait encore enceinte.

Elle donna le jour à un troisième enfant, une fille, cette fois. La sage-femme la jeta par la fenêtre, comme les autres, et montra à la mère une petite chatte, en lui assurant que c’était là le fruit qu’elle avait porté. Pour le coup, la pauvre