Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/304

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Demain, nous irons tous les quatre vous rendre visite dans votre palais, et je vous dirai des choses qui vous étonneront.

Le roi ne pouvait se décider à s’en aller ; il se sentait attiré vers Marie et ses frères par quelque puissance secrète et qu’il ne s’expliquait pas. Il partit pourtant, mais à regret.

Le lendemain, les habitants du nouveau château vinrent lui rendre visite dans son palais, comme ils le lui avaient promis ; et comme il parlait toujours de se marier à Marie, la princesse lui dit :

— Ah ! sire, si vous saviez !... Vous marier à votre fille !...

— Comment ! ma fille ?...

— Oui, votre fille. Regardez-la bien, ainsi que ces deux jeunes princes, ses frères. Eh bien ! tous les trois sont vos enfants. Voici les deux chiens que votre femme mit au monde d’abord, — et elle lui montra les deux jeunes princes, — et voici la chatte dont elle accoucha ensuite, — et elle lui montrait Marie.

— Serait-ce possible ?

— Oui, je vous le dis, voilà vos enfants !

Et le vieux roi les embrassa, en pleurant de joie et de bonheur.

— Oh ! ma pauvre femme ! s’écria-t-il alors.

— Votre femme, que vous croyez morte depuis