Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/34

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retournez chez vous, puis revenez me voir, quand votre parti sera pris[1].

Les deux jeunes gens s’en retournèrent chez eux, effrayés et bien embarrassés.

— Que faire ? se disaient-ils ; cet ermite est un saint homme, de l’avis de tout le monde... Et puis, quel malheur, si tous les habitants de Guingamp étaient perdus, à cause de nous !...

Enfin, ne voulant pas damner tous les habitants de Guingamp, ils firent ce qu’il fallait faire pour les sauver et allèrent de nouveau trouver l’ermite. Arrivés à l’endroit où ils avaient vu, la première fois, deux colombes blanches poursuivies par des corbeaux, des geais et des pies, ils virent, cette fois, deux colombes noires poursuivies par des corbeaux blancs, des geais et des pies, qui faisaient un vacarme étourdissant.

L’ermite leur demanda, dès qu’il les vit :

— Avez-vous fait ce que je vous avais recommandé ?

— Oui, répondirent-ils avec confusion et en baissant la tête.

— C’est bien. Qu’avez-vous remarqué, en venant ici ?

— Nous avons vu, dans le même endroit que

  1. C’est la un singulier langage, il faut en convenir, pour un saint homme.