soin ; mais, à peine était-il rentré, qu’elle retombait, et la roue s’arrêtait encore. Enfin, le pauvre homme ne savait à quel saint se vouer, et il s’adonna à la boisson et négligea tout à fait son moulin, lui si rangé et si laborieux jusque-là. Il soupçonnait bien Iouenn Ar Bleiz de n’être pas étranger à ce qui se passait ; mais comment se soustraire à son influence ? Il alla enfin à Louargat, au pied du Ménez-Bré, consulter Tugdual Mêlo, qui avait une grande réputation de sorcier dans tout le pays, grâce à un Agrippa qu’il possédait. L’Agrippa, d’après le rapport de plusieurs personnes, qui avaient eu recours à la science de Mêlo, était attaché à une poutre par une forte chaîne de fer, et, quand on le consultait, il se démenait et se débattait comme un diable qu’on aspergerait d’eau bénite, et il fallait lui livrer un terrible combat et prononcer certaines formules magiques pour le dompter et en obtenir les réponses voulues.
Tugdual Mêlo consulta son Agrippa, qui lui répondit, après un long et bruyant combat, que le moulin de Kervan avait été ensorcelé par Iouenn Ar Bleiz, et que, pour détruire le charme, il fallait lever la seconde meule, celle qui est immobile, quand le moulin moud, et l’on trouverait dessous un morceau de la clavicule d’un sorcier qui avait habité, il y avait plus de