Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/42

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yeux fixés sur son cierge. Il y avait là des cierges de toutes les dimensions, et quelques-uns étaient si lourds, qu’on se mettait à deux pour les porter. D’autres aussi étaient bien modestes et bien légers. Cadou, qui n’avait pas d’argent pour acheter un cierge, coupa avec son couteau une baguette de coudrier, dans une haie, la pela et suivit la procession en la tenant à la main, en guise de cierge. Soudain, sa baguette de coudrier s’alluma d’elle-même, au grand étonnement de tout le monde, et il fut nommé pape.

Mais laissons-le, pour un moment, puisque le voilà pape à Rome, et voyons ce que sont devenus son père et sa mère.

Ils s’étaient adressés à des confesseurs, de tous les côtés, à de simples prêtres, à des moines, à des ermites, à des évêques, à des cardinaux, et personne ne leur donnait l’absolution. Ce que voyant, ils étaient au désespoir et résolurent d’aller jusqu’à Rome, pour se jeter aux pieds du Saint-Père. Ils vendirent tous leurs biens, en distribuèrent l’argent aux pauvres, et se mirent ensuite en route, à pied, et ne vivant que d’aumônes. Ils arrivèrent enfin à Rome, après bien du mal, et allèrent aussitôt se jeter aux pieds du Saint-Père et lui conter leur cas.

Le pape les reconnut à leur confession, mais ne le laissa pas paraître, et eux ne le reconnurent