Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/81

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pour me confesser ; je reviendrai sans tarder ; n’ayez point d’inquiétude.

Et elle embrassa encore son père et sortit aussitôt, laissant sur une table, où elle l’avait déposé en entrant, le panier dans lequel se trouvait son enfant. Elle prit la route de Rome pour aller se confesser à notre Saint-Père le Pape.

L’enfant ne tarda pas à crier. La marâtre ouvrit le panier et s’écria aussitôt, en s’adressant à don mari :

— Ne vous avais-je pas dit que votre fille n’est rien qui vaille ? Voyez un peu le beau cadeau qu’elle vous a apporté !…

L'enfant fut mis en nourrice, dans une ferme voisine. Mais suivons Touina, qui marche sur le chemin de Rome.

Après beaucoup de mal, demandant l’aumône et l’hospitalité tout le long de la route, elle arriva enfin au terme de son voyage. Elle alla se prosterner aux pieds du Saint-Père, et se confessa à lui avec un sincère repentir. Le pape l’écouta avec intérêt, puis il lui dit d’aller trouver un saint ermite qui demeurait dans un bois, à quelque distance de la ville, et de se confesser à lui, après quoi le saint homme lui indiquerait la pénitence qu’elle aurait à faire pour obtenir l’absolution.

Touina se remit donc en route. Elle arriva à l’ermitage du saint anachorète et se jeta à ses