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de Dieu, la dame tomba subitement malade. Elle s’arrêta dans une maison, au bord de la route, chez des fermiers aisés. Cependant, son mari, voyant qu’elle n’était pas dangereusement malade, continua son chemin vers Sainte-Anne, y arriva sans encombre, fit ses dévotions et s’en retourna ensuite.

Grand fut son étonnement, à son retour auprès de sa femme, d’apprendre qu’elle venait d’accoucher d’une petite fille belle comme le jour. Il en remercia Dieu du fond du cœur, et l’enfant fut baptisée dans l’église la plus voisine et reçut le nom de Déodié, comme sa mère. On la mit en nourrice dans une ferme des environs.

Cependant, la mère était bien malade. Ce fut en vain qu’on appela des médecins de la ville ; son état allait s’aggravant chaque jour.

Se sentant près de sa fin, elle donna à son mari un petit livre scellé, en lui recommandant de le remettre à sa fille quand elle saurait lire, mais pas avant.

Elle mourut, et son mari la fit enterrer dans le cimetière de la paroisse où elle était morte, et s’en retourna ensuite à son château, après avoir bien recommandé d’avoir soin de son enfant et laissé pour cela de l’argent à la nourrice. Il promit de venir la voir souvent.

Et il vint assez fréquemment, en effet, pendant