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aux revenants et de ceux qui affirment voir ou entendre, là où rien n’affecte notre ouïe ou notre vue. Rappelons-nous la parole de Napoléon Ier, — qui lui-même croyait aux revenants, — montrant du doigt un point dans le ciel à un de ses généraux ou de ses ministres :

— Voyez-vous cette étoile ?
— Non.
— Eh bien, moi, je la vois !
C’est notre propre histoire à tous.

Mutato nomine, de te fabula narratur.


Je crois donc aux revenants, bien que je n’en aie jamais vu, mais seulement comme des illusions des sens et le résultat de certains états physiologiques et morbides. En un mot : le voyant, comme l’halluciné, est un malade.

Mon intention n’a pas été de faire un livre purement scientifique, mais amusant aussi, comme l’exigeait le genre de publication de ces Veillées bretonnes, qui ont été données d’abord au public sous la forme de feuilletons, dans un petit journal de province, l’Avenir de Morlaix. J’ai essayé de mettre en pratique le précepte d’Horace : — Utile dulci.

Morlaix, le 24 avril 1879.