prendre une détermination, dans une si grave affaire ; demain matin, je vous donnerai ma réponse.
L’ermite passa toute la nuit en prières et à consulter ses livres, et, le lendemain matin, il dit à Mabik :
— Oui, mon enfant, je ferai avec toi ce redoutable voyage, et, si tu veux m’obéir de tout point, avec l’aide de Dieu, j’ai bon espoir que nous réussirons à sauver ton pauvre père ; mais, partons immédiatement, car il n’y a pas de temps à perdre.
L’ermite monta sur un des deux chevaux et prit Mabik en croupe derrière lui. Fanch était seul sur l’autre cheval.
Comme ils cheminaient ainsi, à travers la forêt, le vieillard demanda à Fanch :
— Regarde autour de toi, mon fils ; ne vois-tu rien d’extraordinaire ?
— Non, sûrement, mon oncle, répondit Fanch.
— C’est qu’alors tu ne marches pas dans la même voie que nous. Et toi, Mabik, ne vois-tu rien d’extraordinaire ? Regarde bien autour de toi.
— Je vois bien quelque chose, mon oncle, qui ne me paraît pas ordinaire.
— Que vois-tu, mon enfant ?
— Au milieu d’un buisson de coudrier, je vois une branche qui, différemment des autres, est dénudée de son écorce et s’élève, blanche et droite, comme un cierge.