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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/127

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Un jour que Mabik aiguisait son vieux couteau, selon son habitude, sur le galet qui était à la porte de l’ermitage, il fut étonné de voir venir vers lui un cavalier, avec deux chevaux, dont il montait l’un. Quand le cavalier ne fut plus qu’à quelques pas de la hutte, il reconnut son frère Fanch. Il s’avança vers lui, et dit :

— Est-ce toi, mon frère Fanch ?

— Oui, mon frère Mabik, c’est bien moi.

— Qu’est-ce qui t’amène ici, mon frère ? Comment est notre père ?

— Hélas ! bien mal, mon frère. Et Fanch lui conta tout.

— Te sens-tu le courage de faire ce voyage pour notre pauvre père, Mabik ?

— Oui, frère, je ferai volontiers ce voyage pour notre pauvre père, si notre oncle l’ermite consent à m’y accompagner.

— Où est notre oncle l’ermite ?

— Il prie, en ce moment, dans sa hutte ; il faut attendre qu’il ait fini.

Quand l’ermite eut fini de prier, ses deux neveux allèrent à lui, et Mabik lui présenta Fanch et lui fit connaître le sujet de son voyage ; il ajouta :

— Je suis prêt à faire ce que me demande mon père, si vous consentez à m’accompagner, mon oncle ?

Le vieillard, en apprenant la terrible nouvelle, poussa un profond soupir, leva les yeux et les mains au ciel, avec douleur, puis, il dit :

— J’ai besoin de consulter le ciel, avant de