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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/140

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peut-être y trouverons-nous, quelque part, où réside sa vie, car c’est un corps sans âme, et sa vie ne réside pas dans son corps.

Et les voilà de courir au cabinet du géant, et de feuilleter avec ardeur les gros et les petits livres qui s’y trouvaient en grand nombre. Ils y voyaient des choses et apprenaient des secrets qui les faisaient trembler d’effroi et pâlir d’horreur. Mais, ils ne trouvaient pas le livre qui renfermait le secret de la vie de Pharaüs. Après plusieurs jours de recherches vaines, ils finirent pas découvrir un petit livre rouge, sous un tas d’autres livres. C’était celui-là ! — Nous sommes sauvés ! s’écrièrent-ils aussitôt. — Ils apprirent, dans ce petit livre, que la vie du géant résidait dans un vieil arbre de buis qui était dans le jardin du château. Pour le tuer, il fallait abattre cet arbre et en couper la principale racine, d’un seul coup de cognée, sans écorcher ni froisser trop rudement aucune des autres racines plus petites, sans quoi Pharaüs arriverait aussitôt, et tout serait perdu.

— C’est bien, se dirent-ils. La chose est difficile ; mais, nous avons six mois, moins quelques jours, pour dégager les racines de l’arbre de la terre qui les recouvre, et il faut espérer que cela nous suffira : ne perdons pas de temps, toutefois.

Et ils se rendirent au jardin et reconnurent facilement l’arbre désigné dans le petit livre rouge. C’était un buis magnifique. Ses