Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la forêt. Le héros doit d’abord trouver ce coffre, puis tuer successivement tous ces animaux renfermés les uns dans les autres, s’emparer de l’œuf et le briser sur le front du géant. Il est aidé dans cette recherche par différents animaux à qui il a d’abord rendu service et qui lui en témoignent ainsi leur reconnaissance. Le monstre s’affaiblit à chaque animal qui est tué de ceux qui cachent le principe de sa vie, et quand le héros lui brise l’œuf sur le front, il expire aussitôt et son château s’écroule et s’abîme avec lui, avec un vacarme et un fracas épouvantables. Alors, le héros et la fille du géant montent dans un carrosse fée, qui voyage par les airs, et se rendent à la cour d’un roi quelconque, où ils se marient ensemble.

— Il paraît qu’autrefois, dit Fancho, on vendait assez facilement l’âme de ses enfants au diable, ou même son âme propre, pour avoir de l’argent ; aujourd’hui, le cas est beaucoup plus rare.

— C’est-à-dire, dit Ewenn, qu’on ne croit plus autant au diable, qui perd tous les jours de son crédit, et dont les enfants même se moquent. Autrefois, on le voyait fréquemment, nous assure-t-on ; aujourd’hui, personne ne le voit plus.

— On lui a aussi joué tant de mauvais tours, sur la terre, que cela se comprend facilement, dit Ann Drane. Et puis, ce qui m’étonne, c’est que presque toujours il était joué et berné, quelque malin qu’on le dise pourtant.