Aller au contenu

Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Dites-le franchement, sans rien cacher ; le dernier terme est arrivé ; prenez garde, ma sœur Katel, dans une heure, il faudra mourir ! »

Pendant que le père était là, prêt, si elle le voulait, à la confesser, voici encore revenir Marie Madeleine, qui lui adressa ces paroles :

— « Katel, hélas ! vous avez commis un péché maudit et honteux ; confessez-le, avec un repentir sincère, et je vous promets le ciel. »

En ce moment, du côté gauche, s’élança un lion furieux ; sa face était celle d’un homme ténébreux ; il avait les pieds d’un animal.

Il avait dans sa main une épée, dont il menaçait Katel : — « Si tu te confesses, je te tuerai ; si tu te tais, je ferai ton bonheur ! »

O tromperie du Malin-Esprit ! la jeune fille meurt dans son crime, et aussitôt elle paraît devant Jésus, le cœur chargé d’un poids lourd et honteux.

La nuit après son enterrement, dans la maison où elle avait rendu l’âme, ô chose étrange ! personne ne put prendre de repos.

Tous les escabeaux qui étaient dans la maison, toute la vaisselle, tous les meubles, furent lancés de-ci, de-là, avec un vacarme épouvantable.

Le lendemain matin, quand se leva la seconde servante du manoir, elle fut tout