Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/156

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— Elle n’est ni commencée ni achevée,
Le prêtre ne peut pas la célébrer.
Marie Ar Moal disait,
En arrivant dans l’église :
— Femmes et jeunes filles, sortez de l’église,
Pour que le prêtre puisse célébrer sa messe.
Aussitôt que Marie Ar Moal eût parlé,
Il (le prêtre) reconnut sa voix ;
Il reconnut sa voix,
Et son pauvre cœur se brisa !
De l’autel à la porte principale,
On entendit éclater leurs cœurs !…
Le recteur de la paroisse disait
À ses paroissiens, là, en ce moment :
— Je jette ma malédiction sur les jolies filles,
Qui sont cause de la mort de mon jeune prêtre !

III

Ils sont allés faire leur paix avec Dieu,
Puissions-nous y aller aussi, un jour.
On les a mis dans la même tombe,
Puisqu’ils n’ont pas été dans un même lit ;
Puisqu’ils n’ont pas été dans un même lit,
Ils sont allés dans la même tombe !


Il était plus de dix heures et la veillée finit avec cette chanson de Marianna.