Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/174

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— Bonjour à vous, Princesse, dit-il à une belle fille qu’il vit là.

— Je ne suis pas la Princesse, lui dit celle-ci, je ne suis que sa cuisinière.

— Elle a, alors, une bien belle cuisinière ! reprit Petit-Louis.

Ce qui flatta la jeune fille.

Apercevant alors une des femmes de chambre de la Princesse, plus belle encore que la cuisinière, il s’avança vers elle, et lui dit :

— Bonjour à vous, Princesse admirable !

— Je ne suis pas la Princesse, lui répondit encore celle-ci, je ne suis que sa femme de chambre.

— Dieu, quelle merveille est donc votre maîtresse !

On le conduisit jusqu’à la chambre de la princesse.

— Bonjour à toi, Petit-Louis, filleul du roi de France ! lui dit celle-ci, en le voyant : tu viens ici dans le dessein de m’emmener, je le sais. Cela, mon pauvre garçon, n’est pas chose facile. Mais, soupons toujours, puis, nous verrons.

Et Petit-Louis s’assit à la table de la Princesse : mais, il ne mangea guère ; il demeurait en extase devant elle, tant elle était belle !

— Faisons une partie de cartes, dit la Princesse, quand elle eût fini de souper.

Et ils se mirent à jouer aux cartes. Petit-Louis perdait à tout coup. Une envie de dormir insurmontable lui vint tout-à-coup et il