Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/192

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mère de ma trisaïeule, qui leur était un peu parente, fut aussi invitée ; et c’est ainsi que le souvenir de tout cela s’est conservé dans ma famille et que j’ai pu vous conter toutes ces choses comme elles se sont passées, sans mentir en rien, peut-être un mot ou deux seulement.


— Que d’aventures merveilleuses, dans ce conte ! s’écria Benjamin.

— Et incroyables, dit Julien.

— Incroyables ?… dit Garandel. Pourquoi, alors, suis-je tant recherché pour les conter, non-seulement chez les pauvres gens, mais encore chez les riches et les hommes instruits, par exemple chez le maître d’école, le notaire et le recteur lui-même ? J’aime à ce qu’on croie à mes récits, et, du reste, on ne les trouve pas incroyables partout.

— Ne vous formalisez pas, Garandel, dit Francès, et continuez de croire à vos contes, nous n’en aurons que plus de plaisir à vous les entendre conter.

— Pour moi, ce qui m’y frappe le plus, dit Perrine, c’est de voir comme les animaux viennent en aide au héros et le tirent des situations les plus périlleuses, lui rendant service pour service. Cela ne se voit pas aujourd’hui.

— Aussi, tout cela c’est des mensonges, dit Julien.

— Pourtant, dit Job Genveur, un vieux domestique, pour que cette croyance fût si